La vie en pschitt majeur


Balades gourmandes

Tu as parcouru mon corps comme on découvre une terre. Le pas lent, l’allure légère. Attentif au moindre frisson. Avide de toute sensation.

Tu as cheminé heureux entre mes seins, le long de mon ventre. Tu t’es attardé affolé dans mon antre. Tu as collé mes longues jambes aux tiennes. Ta démarche est devenue familièrement mienne.

Tu as senti cent odeurs au creux de mon cou et de mes bras. Tu as parlé chaudement de miel et de chocolat. Tu t’es fondu dans mon paysage. Habile caméléon au jeu du camouflage.

De mon corps tu connais plaines et montagnes anonymes. Tu en as exploré les plateaux et les moindres cimes. Tu peux y errer, t’y perdre, t’y retrouver. T’y cacher, pleurer, jouir, butiner. Que sais je encore.

Cette étendue de chair  et de larmes, pour un seul homme une femme